Lettre de Sainte-Beuve à Louis Bertrand

Cette lettre, auparavant dans la collection Joseph Dumas, a été publiée pour la première fois dans Louis Bertrand... une vie romantique. Cargill Spriestma la date entre décembre 1829 et Avril 1830. Bonnerot (Correspondance générale de Sainte-Beuve) la situe au mois de novembre 1829, tandis que "sous toute réserve", H. Hart Poggenburg pense qu'elle serait du mois d'avril 1830 (Oeuvres complètes, p.924).

Cette lettre montre l'ambiguité (une sorte d'évitement?) de ces rares et fugitives relations (non) entretenues par le poète et l'homme de lettres auquel pourtant Aloysius confie ses écrits et de qui il reçoit un exemplaire dédicacé de ses Consolations: "à mon ami Bertrand", ce qui d'ailleurs provoquera un malentendu avec Charles Brugnot, lequel croit lors du retour à Dijon de Bertrand, au printemps 1830, que l'exemplaire lui est destiné (Brugnot attend en effet la venue de Sainte-Beuve à Dijon pour l'été).

Les récits des contemporains tendent à romancer ces entrevues-éclairs selon lesquelles Louis Bertrand dépose ses poèmes à Sainte-Beuve avant que de s'éclipser comme par magie, le temps que Sainte-Beuve ne relève la tête. Dans une lettre de Novembre 1829, Charles Brugnot avait reçu un billet de déposé par Sainte-Beuve dans lequel ce dernier se plaignait de ne plus avoir de nouvelles de Louis Bertrand. L'ami conclut: "Allez donc le voir; vous savez qu'il vous aime".

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Second poème autographe connu de Louis Bertrand

Mon cher Monsieur Bertrand,
Vous êtes venu sans me trouver et j'en suis désolé. Si j'étais sûr de vous trouver chez vous, j'irais vous reporter vos charmants cahiers et remettre à votre amitié un Joseph Delorme qui vous attend depuis huit jours.
Dites-moi quand je serai sûr de vous trouver.
Tout à vous,
Sainte Beuve
(Mercredi?*) soir.
*selon H.H.Poggenburg. Nous pencherions plutôt malgré l'absence de césure entre les mots pour: ce mardi soir.

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